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journée d'étude "l'avenir du document sonore en bibliothèque"

André NICOLAS, responsable de l'observatoire de la musique (Cité de la Musique):

Le Marché de la musique et son évolution



Intervention "live" :


Le marché de la musique

On assiste aujourd'hui à une concentration accompagnée d'une financiarisation de la production :
  • Les dépenses marketing représentent de loin la plus grosse part des coà»ts de production. Le retour sur la vente des oeuvres ne couvre pas l'investissement, ce sont les revenus publicitaires qui y pourvoient.
  • 4 majors couvrent 83 % du marché.
  • 31 radios représentent 91 % de l'audience nationale
  • 4 % des références (albums) représentent 90 % du marché en volume.
  • 2,75 % des titres représentent plus de 95 % des diffusions radio.
  • Les investissements publicitaires de l'édition musicale en radio ne représentent que 4 % de leurs recettes.
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    Depuis 1986 on constate une important concentration de la diffusion sur la grande distribution (57 % aujourd'hui). Ce phénomène a entraà®né la disparition du réseau des disquaires. Il ne reste plus aujourd'hui qu'un millier de disquaires indépendants positionnés en général sur des niches.
    Le marketing a été considérablement renforcé mais le produit culturel en général ne représente pourtant que 1% du chiffre d'affaire des Hypermarchés. Aussi la tendance est à la réduction des mètres linéaires du produit culturel en grandes surfaces. A l'avenir, les grandes surfaces vendront des mètres linéaires aux majors (les seules qui en auront les moyens) qui les gèreront elles mêmes.
    Afin de concurrencer ces grandes surfaces la FNAC crée une centrale d'achat ce qui a pour effet d'entraà®ner un important déréférencement.

     

    Le développement de l'internet représente pour les majors, avec le P2P, une chute de 20 % des ventes.

     

    Ces différents facteurs sont à l'origine de la crise du circuit économique qui secoue actuellement le marché de la musique


    Spécificité du numérique

    La vente en ligne s'est faite en dehors des majors de même que la standardisation des codes. Apple (Itunes) s'est imposé et a imposé au monde son modèle.
    En France on est loin de la substitution du marché du CD par l'internet (4% du marché)
    Le coà»t de licence représente environ 70 % du coà»t de production, les plateformes de téléchargement n'appartiennent pas aux producteurs de musiques ce qui fait que l'on évolue vers un circuit économique et un marché du droit ! C'est un modèle de production dans lequel l'artiste devient à peu près inexistant.
    Les pôles de création et de consommation sont toujours très actifs, c'est le circuit de diffusion qui est malade dans son modèle économique.
    Dans le modèle numérique que nous connaissons actuellement deux points noirs sont à signaler :
  • Le manque d'identification (dans une base d'un million de documents il est impossible de faire son choix grace aux filiations, à l'environnement... etc.)
  • La fonction éditoriale (présentation des artistes, environnement...etc) n'est pas assurée.

  • Cela pourrait-il être assuré par le réseau public ?