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Préparation de la journée L'AVENIR DU DOCUMENT SONORE

 

Jeudi 22 juin 2006 à Auch



Musique en Bibliothèque : quels media, quels futurs ? Association VDL 29 nov. 2004

L’avenir des bibliothèques musicales Discothécaires.fr 14 décembre 2001

Crise de l’industrie musicale et enjeux documentaires Arsène Ott 29 octobre 2003


13 Mar 2006 - Message sur biblio.fr : Offre de musique en ligne en médiathèque

depuis samedi 11 mars, il est possible aux usagers de la Médiathèque de
l'agglomération troyenne d'écouter chez eux, sur leur PC de la musique et
des livres audios.
La Médiathèque a mis en place en partenariat étroit avec la société Tonality
un système d'écoute de musique en ligne, iThèque.
Pour plus de renseignements, veuillez vous rendre sur le site de la
Médiathèque :
http://www.mediatheque-agglo-troyes.fr
L'inscription est réservée aux usagers inscrits du réseau des médiathèques
de l'agglomération troyenne.
Cette offre de musique en ligne sera présentéele 6 avril lors des journées
de Nantes organisées par la COBB et l'ACIM.

Louis Burle


7 Juil 2005 - Message sur biblio.fr : Offre de musique en ligne en médiathèque

La médiathèque de l'Agglomération Troyenne offre à  l'ensemble de ses usagers depuis le 1er juillet la possibilité d'écouter de la musique en
ligne sur place. Les ressources du site classical.com et du catalogue Naxos sont désormais accessibles à  tout un chacun sur place. Pour plus d'information, rendez-vous sur le site de la médiathèque à  l'adresse suivante : http://www.bm-troyes.fr/bmtroyes/accueil.php

L'offre de musique en ligne demeure encore parcellaire au sein des bibliothèques publiques franà§aises. Il n'en demeure pas moins que c'est
un tournant à  ne pas rater ; si l'offre proposée s'appuie uniquement sur la consultation sur place, la technologie pour le prêt de musique
en ligne existe hors d'Europe, il reste à  l'importer et à  créer le modèle économique adéquat. Le marché du téléchargement légal et payant
est en pleine expansion ; le rapport de l'IFPI 2005 s'en fait l'écho et le récent rapport de l'OCDE sur cette question pointe l'avenir
fructueux de ce mode d'accès à  la musique. Le prêt légal de musique en ligne en bibliothèque est un élément d'avenir mais à  très moyen terme ;
déjà , les bibliothèques sont marquées pour certaines par un recul des prêts de CD audio : c'est le cas en France comme en Belgique.
Une réflexion sur cette question s'engage...

Louis Burle
Conservateur Lecture Publique
Médiathèque de l'agglomération troyenne
mailto : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
03.25.43.56.22


15 Juil 2005 - Message sur biblio.fr : Offre de musique en ligne en médiathèque

Bonjour,
Travaillant à  la médiathèque d'Asnières sur Seine, je me suis également posé la question sur le devenir de notre métier.

Actuellement nous assistons à  une demande croissante du nombre d'emprunts par nos adhérents. La raison en est simple, ceux-ci gravent les CD sur leurs disques durs ou sur leurs lecteurs mp3.

Comme vous le signalez, le téléchargement légal de musique en ligne permet l'acquisition immédiate de titres à  des prix très compétitifs.

Dans un futur proche, on peut se demander si les adhérents n'opteront pas pour ce système et si les discothèques municipales n'ont pas intérêt à  rapidement trouver une solution. Je pense pour ma part que le principal problème provient des questions de droits. Car techniquement on peut imaginer qu'une médiathèque donne accés a une base de donnée de titres numérisés et stockés sur disques durs. Après s'être acquitté de l'abonnement, l'auditeur peut télécharger les albums qui l'intéressent (ou les écouter, tout dépendra des problèmes de droits).

Au niveau de la gestion, l'employé sera gagnant car il n'aura plus a gérer les problèmes de retards ou de réservations et le prêt public deviendra inexistant. On peut également imaginer la mise en place de tchats ou de forums permettant aux adhérents d'échanger des informations avec le discothècaire qui deviendra à  terme un animateur.

Financièrement ce système aura un coà»t très limité et donnera un accès immédiat et total à  la base de données pour les abonnés .

Si un système équivalent (pratique, efficace et rentable) n'est pas mis en place rapidement, je craint que l'avenir des discothèques municipales soit incertain.

Vue la vitesse à  laquelle les systèmes de télécommunications et informatiques évoluent, il y a fort a parier qu'une restructuration du prêt en
discothèque est nécessaire.

Pour palier ce futur problème, nous avons opté, à  Asnières pour l'achat de DVD musicaux. J'ajouterais qu'il est de plus en plus difficile de se procurer certains CD chez nos fournisseurs et que les bacs de ce support (notamment à  Virgin) fondent comme neige au soleil.

Didier Merlateau
Agent Qualifié
Médiathèque Municipale d'Asnières sur Seine.
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18 juillet 2005 - playaway
La société Findaway annonce qu'elle proposera bientôt aux bibliothèques un nouveau type de livres lus, qui sont livrés avec l'outil pour les écouter.
Il s'agit en effet de petits lecteurs numériques, genre lecteurs mp3, préchargés avec un livre lu. Ca pèse 170 grammes et à§a tient largement dans une poche de chemise. Pour les bibliothèques, c'est un système intéressant parce que c'est simple: on prête le support/titre , il est rendu, on le prête à  nouveau, etc. Ca on sait gérer. Ca ne présuppose aucun équipement de la part du public, puisque le lecteur est inséparable du contenu.
Cf la petite démo sur http://www.playawaydigital.com/


22 aoà»t 2005 - message de JL Prothet (Caluire) sur discothecaires.fr
Thomas écrit "privilégier une politique de services par rapport à  une politique d'offre." C'est je crois ainsi que nous aurons la vie sauve ("le devenir de nos métiers"). Mais n'est-ce-pas déjà  ce que nous faisons (ou devrions faire) ?
Je constate que le débat porte largement sur les musiques pour lesquelles le public n' a pas besoin, ou pire, ne ressent pas le besoin de nos lumières. Un peu provocateur, j'ai eu la curiosité d'interroger le nouveau moteur de recherche Yahoo dédié à  la musique, http://audio.search.yahoo.com/ , sur Couperin. Parce que la semaine dernière, on m'avait interrogé sur Couperin : soyez heureux d'apprendre qu'un discothécaire ordinaire, pas particulièrement Couperiniste, est beaucoup plus fort que "Yahoo! Audio Search" !
Des milliards de fichiers MP3 à  disposition sur le web : combien concernent le classique et en jazz ? (pour aider, j'en ai une dizaine sur mon "palm" ; la qualité est tout juste acceptable dans ce contexte, et dans ce contexte-là  seulement).
Je ne suis pas du tout audiophile, mais le MP3 est quand même un peu juste dès qu'une musique tente des choses un peu audacieuses (pas seulement en classique : Bjà¶rk en MP3, à§a "grince" souvent). Et se pose le problème de l'intégralité intellectuelle de l'Å“uvre d'un artiste, parce que le MP3 est un système de compression destructif : a-t-on le droit moral en bibliothèque de proposer des oeuvres amoindries par la technique ? Alors que plus que jamais, la plupart des musiciens s'investissent aussi dans la "production" de leurs disques. C'est vrai que le 100 Mega grand public qu'on nous annonce permettra alors du prêt en ligne sans toucher à  un cheveu du travail de l'artiste...
Mais restera nos capacités à  proposer des musiques qui ont besoin de passeurs pour être aimées : classique(s), jazz, certaines musiques du monde,... et le meilleur de ce qu'on appelait autrefois en vrac l'underground.
Néanmoins, attention les amis, le métier va exiger davantage de nous, ce n'est donc pas le moment de rendre suspect l'analyse, la réflexion "intellectuelle", la mise en perspective,... (toutes choses devenues douteuses, objet de sarcasmes dans bien des grands médias) . J'ai bien compris que Jojo plaisante quand à  l'occasion du jeu de l'été d'Arnaud ("qu'écoutez-vous en ce moment"), il charrie les 'thécaires qui branlent les mouches. Jojo, permet-moi de plaisanter à  mon tour : c'est peut-être bien le foutre de mouches (c'est-à -dire le résultat de l'analyse, n'est-ce-pas ?) qui nous sauvera, par ses vertus incontestables pour comprendre, et alors pouvoir aimer, certaines musiques (y compris musiques du monde : il faut toutefois prendre garde à  choisir des mouches du terroir). Sans nier qu'il existe bien des musiques - même admirables - qui ne résistent pas longtemps à  un tel traitement... Mais le plaisir peut venir quand même, par d'autres voies (oups).

Je schématise :

Il y a des musiques que l'on entend peu sur les radios, mais qu'on trouve en téléchargement sur internet (les groupes alternatifs,...).

Il y a des musiques que l'on entend peu sur les radios, qu'on ne trouve guère en téléchargement sur internet, mais qu'on entend en concert et dont les disques sont vendus en ligne sur internet (le jazz, le classique "ordinaire",...).

Il y a des musiques que l'on entend peu sur les radios, qu'on ne trouve guère en téléchargement sur internet, qu'on entend peu en concert... Qu'on ne trouve que dans la main du discothécaire passionné qui vous le propose,arguments séduisants à  l'appui ! (certaines musiques du monde, la musique classique contemporaine, les "ovnis" divers et variés, les perles injustement oubliées, les disques dont-on-ne-parle-pas-encore-mais-à§a-va-changer-j'en-fais-le-pari, les musiciens au programme du festival voisin, etc. etc. etc.).

Ces disques vivent bien à  Caluire, je vous l'assure : parce que nous les faisons vivre, écoute, conseils, dans un cercle vertueux mis en mouvement par la richesse du fonds. En somme, nous sommes des créateurs de curiosité, de gourmandise, non ? Alors tant pis si internet nous prend des "parts de marchés" sur le facile (rien de péjoratif : le "facile" est ce qui ne nécessite pas de médiateur, donc pas de 'thécaires), nous pourrons ainsi consacrer davantage de temps à  la "médiation" qu'évoque Thomas ci-dessous, que je rejoins donc dans sa conclusion ! Ainsi que Didier qui envisage ainsi le "le discothécaire qui deviendra à  terme un animateur."

Jluc Prothet


05 aoà»t 2005 - Moteurs de recherche multimédia http://audio.search.yahoo.com/
Yahoo! ajoute la recherche musicale à  ses fonctionnalités
Yahoo! Lance "Yahoo! Audio Search" moteur de recherche musical. Ce-dernier s'apparente plus à  un métamoteur puisqu'il interroge les bases de iTunes, Napster, Rhapsody, Emusic, GarageBand?.com et bien d'autres pour les fichiers musicaux uniquement, mais également les bases de Billboard, Rolling Stone et AllMusic.com pour le côté éditorial et pour les vidéos musicales. Un billet complet a été rédigé par Gary Price sur ce sujet.
http://kesako.canalblog.com/archives/2005/08/05/703698.html


6 sept. 2005 - message de Xavier Galaup (MD 68) sur discothecaires.fr
Une information lue cette été dans l'International Herald Tribune du 10 Aoà»t 2005 porte un sérieux coup aux services en ligne que pourraient proposer les médiathèques musicales: il s'agit de permettre aux internautes de télécharger tout un catalogue sur le principe de la location. Dans cette formule, l'internaute ne paie plus le titre à  l'unité mais un abonnement mensuel pour avoir accès à  tous les titres qu'il veut, qu'il peut télécharger sur son ordinateur et son baladeur numérique. La gravure sur un CD reste payante.

Il faut se connecter au moins une fois par mois pour valider ses droits de lecture et le jour o๠vous ne payez plus votre abonnement vous n'avez plus rien...

sur Napster (9.95 dollars/mois pour 1 million de titre) http://www.napster.com/more_about_napster.html
Sur Yahoo US (4.99 dollars/mois pour 1 million de titres) http://music.yahoo.com/unlimited/
Avec le player Rhapsody (8.83 dollars pour 1 million de titre) http://www.rhapsody.com/services/

Cela ne semble pas être parvenu en Europe... jusqu'à  quand. Du coup, je vois mal les majors donner aux médiathèques les droits pour réaliser ce même service, o๠sinon à  quel prix?

Il y a bien sà»r tous les vieux albums pas rentables qu'on pourrait numériser mais le problème des droits ne sera pas facile à  résoudre...

Xavier Galaup

8 sept. 2005 - message de Florent Dufaux (Bibliothèque municipale de Genève) sur discothecaires.fr
Bien que les soucis de qualité de Fabien Ratz paraissent tout à  fait légitimes, je pense que le débat sur la musique en ligne doit plutôt, pour les médiathèques, se situer au niveau des usages. Or la diffusion de musique en ligne est à  même de modifier ces derniers. Le téléchargement, ainsi que le succès des baladeurs numérique conduisent à  une autre "approche" de la musique. Elle devient plus "mobile", on peut en emporter de grandes quantités et, surtout, le format de l'album est remis en cause. En effet, les plateformes de vente privilégient l'achat au titre, les utilisateurs composant ensuite leurs propres "listes de lecture" [Davet ainsi que OCDE].

En outre, le point soulevé par Xavier Galaup me paraà®t central. En effet, à  l'heure actuelle, je trouve particulièrement difficile d'imaginer la place qui sera laissée aux médiathèques dans cet environnement. Le rapport de l'OCDE (op. cit.) souligne que ces formules d'abonnements sont encore relativement peut développées. Les droits s'avèrent plus difficiles à  négocier pour ce type d'offres, mais elles semblent, au final, à  même de générer des profits importants. Les intervenants qui émergent sur ce marché ne sont pas pour nous rassurer. On constate que la musique en ligne intéresse beaucoup les constructeurs d'informatique (pour vendre leurs technologies), les fournisseurs d'électronique de loisir (pour vendre leurs appareils), les fournisseurs d'accès internet (pour vendre de la bande passante), les portails internet (pour vendre de l'espace publicitaire). O๠se positionneront les bibliothèques, pour ne pas dire que vendront-elles?

On peut toutefois relativiser.
Le marché de la musique en ligne est encore restreint, et semble devoir le rester ces prochaines années. L'OCDE estime qu'il équivaut aujourd'hui à  1 à  2 % des ventes de musique, et que cette part pourrait se situer entre 5 et 10 % en 2008. D'autre part, il semble que la musique en ligne ne soit pas très rentable pour les plateformes de vente au vue des tarifs actuels avec la vente à  la pièce. [Krstulovic ainsi que OCDE].

Malgré cela, il semble capital pour notre profession de rester attentive à  ces nouveaux usages, sans quoi, nous risquons de nous couper d'une partie de nos utilisateurs (ceux qui "nourrissent" actuellement leurs disques durs avec nos collections, sans trop se soucier des techniques de compression?) Il est évident, comme le souligne Xavier Galaup, que les questions de droits s'avéreront particulièrement difficiles à  négocier pour les médiathèques. Mais elles ont su entrer dans le monde du texte numérique, pourquoi ne le feraient-elles pas avec la musique? Peut-être parce qu'une partie non négligeable de la diffusion de musique en ligne semble entrer dans la sphère d'intérêts d'industries tout sauf culturelles. On a déjà  cité les marchands d'informatique, on ne saurait terminer sans ceux de boissons gazeuses (http://www.mycokemusic.ch/home.aspx).

Des offres s'esquissent toutefois pour les bibliothèques, comme l'avait mentionné Louis Burle dans son message sur biblio_fr. Il convient d'y être attentifs, quel que soit le taux de compression. Pourquoi juger angoissant un futur riche de potentialité? Le rôle des discothécaires sera toujours de défendre une certaine conception de la musique, différente de celle des vendeurs de limonades! Peut être le feront-ils en diffusant leurs propres "podcast" par exemple. Le débat doit rester ouvert.

- Davet, Stéphane. « La révolution numérique aura-t-elle la peau du CD ? » in Le Monde, 30 avril 2005

- Krstulovic, Sylvie. Distribution de musique digitale par les fournisseurs d’accès à  Internet : quelles stratégies de différentiation ? : Thèse professionnelle pour l’obtention du titre de M.S. Marketing Management. Paris, ESSEC, 2005 [Disponible en ligne : http://mymusic.typepad.com/my_music/files/thse_professionnelle_sylvie_krstulovic_mars_2005.pdf
, consulté le 7 septembre 2005]

- Organisation de coopération et de développement économiques. Working Party on the Information Economy, Digital Broadband Conte nt : Music. Paris, OCDE, 2005 [Disponible en ligne : http://www.oecd.org/dataoecd/13/2/34995041.pdf,
consulté le 23 aoà»t 2005]


Pau, 24.11.2005 : Texte de Michel Fingerhut présenté à  la "Journée d'étude sur l'avenir des systèmes d'information des bibliothèques"

L'évolution des techniques de fixation, de production, de stockage et de diffusion de la production de l'esprit humain amène les bibliothèques à  remettre en question périodiquement leurs périmètres d'action - et ceci bien avant l'arrivée de l'informatique, des technologies du numérique et de leurs capacités de production, de traitement et de diffusion -, sans pour autant renier leurs missions de base classiques : créer et organiser des collections et y fournir l'accès au public.

Ce sont tous ces périmètres qui sont transformés actuellement avec l'arrivée de nouveaux outils disponibles sur le Web et ailleurs pour tous, partout :

- Les lieux physiques : depuis l'apparition des catalogues informatisés sur le web, le public peut les consulter à  distance. Avec la numérisation de certains documents (sonores, textuels, visuels), il peut aussi accéder à  distance à  des contenus. Les collections elles-mêmes ne sont plus uniquement localisées dans la bibliothèque, avec le rajout de « ressources externes » (par exemple : bases de données de périodiques numérisés, sites Web.), la réalisation de catalogues communs à  des organismes distincts. Quant aux services de médiation, si certains se faisaient déjà  par téléphone, le courrier électronique se banalise et certaines bibliothèques offrent dorénavant un service à  distance 24h/24.

- La nature des collections : la numérisation a élargi (tout en la rendant plus floue) la notion de document édité (tout document en ligne est « édité », en quelque sorte), et, de ce fait, gommé des frontières autrefois immuables entre bibliothèques et archives. De toute faà§on, le public ignore ces frontières, et va chercher l'information sur le domaine qui l'intéresse là  o๠elle se trouve, que ce soit dans une bibliothèque ou dans des archives. Les Canadiens ne s'y sont pas trompés, lorsqu'ils ont fusionné leur bibliothèque nationale et leurs archives nationales en 2004. Quant à  la circulation des documents, si le prêt (pour les bibliothèques qui l'effectuent) est une fonctionnalité intégrée aux systèmes actuels, ce n'est pas encore le cas pour le prêt de documents électroniques.

- L'organisation de la connaissance : traditionnellement, c'est le bibliothécaire (ou le documentaliste) qui organise les contenus présents dans son rayon d'action, par le moyen de l'indexation qu'il fournit dans les notices du catalogue, que ce soit à  l'aide d'un thésaurus standard ou particulier au fonds. Or deux évolutions ont vu le jour depuis : d'une part, les capacités informatiques à  analyser les contenus numériques (et pas uniquement textuelles) pour fournir des typologies et des cartographies pertinentes ; d'autre part, le phénomène des blogs, qui permettent aux auteurs de se créer leur propre taxonomie (phénomène appelé si efficacement en anglais folksonomies) pour classer leur production, et qui reflètent finalement leur construction individuelle et collective du sens[1]. Celui-ci ne se satisfait plus d'une représentation hiérarchique, par disciplines distinctes qui fragmentent notre vision du monde ; les réseaux sont passés par là , risquant à  l'inverse de mêler irrémédiablement tous les genres.

- L'appropriation : traditionnellement, le lecteur pouvait prendre des notes manuscrites (ou sur son portable), recopier des extraits des contenus des ouvrages auxquels il avait accès sur place ; puis il a pu en photocopier certains. L'informatique y a rajouté la capacité à  naviguer non seulement dans des collections, mais aussi dans des documents individuels complexes (par exemple : de longs enregistrements sonores), selon des structurations diverses (documentaires ou dérivées automatiquement des contenus). Elle lui permet de copier des documents ou des parties de document d'un clic, et, ce qui est bien plus important, finalement, de les annoter[2], de les transformer, de les utiliser pour ses propres productions, à  l'instar d'un DJ.

- Les réseaux sociaux : si le bouche-à -oreille a toujours été un moyen de diffusion de la « connaissance de la connaissance » (par les pairs, par les médias.), la technique a permis de mettre en oeuvre des outils pratiques de diffusion de « l'information sociale » à  propos de contenus : lorsque l'on consulte la référence d'un ouvrage chez Amazon, on voit quels autres ouvrages ont « intéressé » ceux qui ont acheté l'ouvrage en question (on peut y voir aussi quels ouvrages sont cités dans le corps de l'ouvrage en question, autre réseau à  ne pas ignorer). Des techniques comme le RSS (syndication informatique) permettent, à  l'instar de la DSI du « passé », de se maintenir au courant, de faà§on informelle, de ce qui se publie dans des sources intéressantes à  ces propos.

Pour ma part, je pressens le catalogue de la bibliothèque du futur comme plus proche de ce qu'Amazon met en place que Google (et peut-être pour ce que fera Microsoft avec les fonds de la British Library qu'ils numériseront en 2006) : un dispositif intégré[3] et personnalisable, prenant acte de ces évolutions, pour le référencement, la gestion, l'organisation, la circulation et la diffusion de documents de nature différente (pour certains numérisés pour d'autres non) et de ressources numériques choisies[4] ; contenant des métadonnées de bonne qualité[5] ; proposant des moyens de recherche multiples (par index, par texte intégral, par réseaux sémantiques et sociaux.), intuitifs ou avancés ; offrant des moyens d'appropriation des contenus, et de communication à  propos de ces contenus avec d'autres usagers, sur place ou à  distance. Quant à  la bibliothèque, elle maintiendra ses missions, mais c'est son fonctionnement qui continuera à  évoluer, pour une meilleure collaboration dans l'organisation et dans l'utilisation de la connaissance entre le bibliothécaire et le lecteur, avec l'assistance de la technique, pour assurer le difficile mais passionnant rôle de médiation, de pôle de référence et d'équilibre entre le local et le global, dans un réseau transdisciplinaire et transculturel en perpétuelle mutation.

Notes :

1. La seule fonctionnalité qu'offrent certains catalogues en ligne est le panier de notices, sorte de taxonomie à  deux éléments (rarement plus, et pas hiérarchiques) : "dedans" ou "dehors".
2. Et d'annoter aussi les métadonnées (les notices descriptives des ouvrages dans les catalogues en ligne).
3. Et non pas une juxtaposition de catalogues, de bases de données, d'annuaires.
distincts.
4. Incluant, par exemple, l'équivalent automatique du récolement des ressources électroniques externes.
5. Je ne crois pas à  la disparition des métadonnées professionnelles, bien au contraire. Mais il est d'autant plus nécessaire d'adapter leur format pour permettre une description plus aisée des « nouveaux documents » et de leur gestion, d'y inclure de nouvelles fonctionnalités (la gestion numérique des droits, par exemple), et d'automatiser, autant que faire se peut, leur mise à  disposition (pour éviter d'avoir à  cataloguer).